Anaïs PILARD

Quel a été votre parcours pour devenir responsable de sites chez SPIE Nucléaire ?

J’ai suivi un parcours scientifique en commençant par un bac S, avant d’intégrer une classe préparatoire. Ensuite, j’ai rejoint le réseau INSA pour me spécialiser en génie civil, où j’ai obtenu mon diplôme d’ingénieur. Cela fait maintenant neuf ans que je travaille chez SPIE Nucléaire. Au fil de ces années, j’ai occupé différents postes : j’ai débuté en logistique nucléaire, puis dans le domaine du soudage, avant de me consacrer à la gestion budgétaire. Aujourd’hui, je suis responsable de sites, un rôle qui allie management et gestion de sites nucléaires.

Quelles qualités et compétences sont clés pour réussir en tant que responsable de sites dans le nucléaire ?

Être organisé(e) et rigoureux(euse) est essentiel, ce sont des bases incontournables. Mais il faut aussi faire preuve d’adaptabilité, de dynamisme, et avoir la capacité de se projeter pour anticiper les besoins.

Combien de personnes encadrez-vous au quotidien ?

En moyenne, j’encadre une trentaine de personnes réparties sur deux sites tout au long de l’année. Cependant, lors des « arrêts de tranche » – des périodes intensives de maintenance qui durent plusieurs semaines ou mois – les effectifs augmentent fortement. Dans ces moments-là, nous pouvons gérer jusqu’à 70 ou 80 personnes par site. Cette année, par exemple, nous avons atteint un total de 2 500 personnes sur le site de Chinon, toutes entreprises confondues.

Dans un secteur majoritairement masculin, avez-vous déjà vu votre autorité ou votre légitimité remise en question ?

Je n’ai jamais ressenti de discrimination liée à mon genre. Au contraire, j’ai parfois bénéficié d’une forme de discrimination positive, ce qui m’a plutôt été favorable.

Quels sont, selon vous, les points qui distinguent le management féminin du management masculin ?

Je constate des différences, mais elles sont surtout complémentaires. Les femmes, par exemple, peuvent parfois aborder les négociations avec plus de douceur, ce qui s’avère utile dans certaines situations. À d’autres moments, quand il faut être plus percutant, je n’hésite pas à laisser la main à mes collègues masculins. Un management mixte apporte une vraie richesse, chaque approche ayant ses propres atouts.

Quel serait votre conseil pour encourager les jeunes, en particulier les femmes, à se tourner vers une carrière industrielle ?

Comme beaucoup de femmes dans ce secteur, je dirais qu’il faut être curieux et ne pas avoir peur de se lancer. Ce métier est accessible à tous et chacun peut s’y adapter. C’est un métier comme un autre.