Audrey HOAREAU, Mélanie CHABIN et Frédéric CHAUFTON

Dans un secteur industriel encore majoritairement masculin, des voix s'élèvent pour montrer qu'il est possible de faire bouger les lignes. Nous avons rencontré Audrey HOAREAU, Mélanie CHABIN et Frédéric CHAUFTON, salaés chez Altyor. Ensemble, ces trois professionnels nous éclairent sur les défis et les progrès de la mixité dans l’industrie, et partagent leurs conseils pour encourager les jeunes femmes à rejoindre ce secteur en pleine évolution.

Audrey HOAREAU et Mélanie CHABIN, ingénieures respectivement en mécanique et en systèmes embarqués chez Altyor, incarnent cette évolution en apportant leur expertise au développement d’objets électroniques et connectés. Leur parcours témoigne de leur détermination et illustre l'importance de la diversité dans un environnement souvent perçu comme technique et austère. Si la mixité au sein des équipes reste limitée, elles constatent néanmoins que le respect des compétences l'emporte sur les différences de genre.

Quel est votre parcours et comment êtes-vous arrivées à vos postes actuels ?

Audrey : Après un bac scientifique, j'ai intégré l'INSA où j'ai suivi une prépa intégrée, qui était assez généraliste au départ. Par la suite, j'ai choisi de me spécialiser en mécanique. À la fin de mes études, j'ai effectué un stage de six mois chez Altyor, et c'est suite à ce stage que j'ai été recrutée. Aujourd'hui, cela fait trois ans et demi que je travaille ici, stage inclus.

Mélanie : J'ai suivi un parcours similaire après le lycée, puis j'ai intégré Polytech Orléans où j'ai fait une prépa intégrée. J'ai poursuivi mes études pendant cinq ans, avec une spécialisation en écotechnologie, électronique et optique. Après un stage de six mois au Cresitt, j'ai travaillé dans deux autres entreprises avant de rejoindre Altyor en mai 2022.

Pouvez-vous nous décrire vos fonctions et expliquer en quoi vos rôles sont complémentaires ?

Audrey: En tant qu’ingénieure en conception mécanique, je travaille sur des logiciels de CAO pour concevoir et développer les pièces du produit. Je génère les fichiers nécessaires à la fabrication et établis les plans techniques, tout en gérant la documentation, en prenant en compte les contraintes techniques, économiques et normatives.

Mélanie : De mon côté, je suis ingénieure en systèmes embarqués, spécialisée dans l’électronique. Je conçois les cartes électroniques et le firmware, l’intelligence embarquée du produit. Je réalise aussi des tests pour garantir la fiabilité des cartes et du logiciel, afin qu'ils répondent aux attentes du client. Nos métiers sont complémentaires, car nous collaborons pour livrer un produit final alliant mécanique et électronique.

Quelle est la répartition hommes-femmes au sein de vos équipes, en particulier dans la R&D ?

Audrey : En R&D, les femmes représentent environ 20 % des effectifs.

Dans cet environnement majoritairement masculin du coup, remarquez-vous des différences dans vos interactions avec vos collègues ?

Mélanie : Non, aucune distinction. Ils interagissent avec nous de la même manière qu'avec les autres.

Selon vous, quelles mesures pourraient être prises pour inciter davantage de jeunes filles à se diriger vers des carrières comme les vôtres ?

Mélanie : Il est crucial d'agir dès le plus jeune âge. Il faut déconstruire les stéréotypes en évitant d'associer certaines activités aux filles et d'autres aux garçons. Par exemple, encourager les parents à présenter tous les métiers de manière égale. On constate souvent que les filles se projettent dans des métiers comme enseignante, tandis que les garçons aspirent à devenir astronautes, ce qui reflète un écart d'ambition. C’est au niveau sociétal et éducatif qu'il faut intervenir, car une fois au lycée, les choix de carrière sont souvent déjà influencés.

Quel conseil donneriez-vous à des jeunes filles souhaitant suivre votre parcours ?

Mélanie : Ne pas hésiter ! Personnellement, je n’ai pas rencontré de difficultés liées à mon statut de femme, donc celles qui hésitent à cause de cela peuvent être rassurées : c’est tout à fait possible !

Audrey : Il faut oser affirmer son caractère ! Si quelqu’un nous dérange, il faut savoir se défendre, que l’on soit homme ou femme d’ailleurs.

Pour Frédéric CHAUFTON directeur de la communication et des infrastructures bâtiment chez Altyor depuis 10 ans, la diversité n'est pas une simple statistique mais un enrichissement réel pour l'entreprise. Il nous livre sa vision de l’inclusion, basée avant tout sur les compétences, en cohésion avec l'esprit Altyor.

Existe-t-il des initiatives chez Altyor pour recruter davantage de femmes, en particulier en raison parfois de quotas à respecter ?

Frédéric : Non, pas spécifiquement. Chez Altyor, ce qui prime avant tout, ce sont les compétences et l’adéquation des candidats avec notre culture d’entreprise, qui est assez particulière. Les quotas ne sont pas une priorité, ce qui compte avant tout, ce sont les compétences.

Avez-vous des difficultés à retenir les talents féminins au sein de l'entreprise ?

Frédéric : Non, les départs sont généralement dus à des projets personnels, comme un engagement écologique ou humanitaire. Il est rare qu'une personne quitte l'entreprise parce qu'elle estime avoir de meilleures opportunités ailleurs. Les départs sont souvent des décisions personnelles.

Pensez-vous que la diversité homme-femme influence la performance ou l’esprit d’entreprise ?

Frédéric : Oui, mélanger les genres et les origines est bénéfique pour l’esprit d’entreprise. Cela a du sens. Par exemple, à Shanghai, 80 % des employés en production sont des femmes, car elles sont perçues comme plus minutieuses et attentives aux travaux manuels. C’est une réalité de notre secteur.

Quel conseil donneriez-vous à une jeune femme souhaitant débuter une carrière dans l’industrie ?

Frédéric : Allez-y, foncez. Ce n’est pas parce qu’une filière est majoritairement masculine qu’il faut se fermer cette porte. Faites-vous une place, imposez-vous.

Altyor, c’est quoi ?

Altyor est un concepteur et fabricant industriel de produits utiles, intelligents, éco-responsables. A partir de l'idée ou du concept, ils engagent l’expertise de leurs équipes et la qualité de leurs moyens industriels pour donner vie au projet jusqu’à sa mise sur le marché. De la conception à la mise en production, de l’industrialisation à la revalorisation, ils proposent un accompagnement global ou à la carte pour une maîtrise complète de tous les projets hardware pour tout type d’entreprise et tout type de quantité.

Interview : Mathilde Péan | Site & mise en page : Aurélie Beaudet

Le 13 novembre 2024 à 16h59

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